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Pays-Bas : la bataille des coffee-shops
la suite ici : (l'article est long et définit bien le coté politique du truc)Même quand on est prévenu, on ressent un petit choc en lisant l'affiche rouge placardée à l'entrée du coffee-shop Easy Going : "FRANCE : NON". Depuis octobre 2011, seuls les résidents des Pays-Bas et des pays limitrophes - la Belgique et l'Allemagne - ont le droit d'entrer et d'acheter du cannabis dans les 14 coffee-shops de Maastricht. Pour appliquer cette nouvelle règle, la direction de l'Easy Going a installé à l'entrée un guichet de contrôle : un portier scanne les pièces d'identité, puis actionne un portique pour laisser entrer les clients, un par un.
La salle de ce coffee-shop est propre, bien décorée et, de l'avis général, la qualité du produit est impeccable. Mais les serveuses sont moroses, car elles risquent d'être bientôt au chômage. Dès le 1er mai, sur décision du ministère de la justice, tous les étrangers en seront bannis, sans exception. Par ailleurs, les clients néerlandais seront obligés de s'enregistrer : ils devront aller à la mairie se procurer un certificat de domicile, puis s'inscrire dans le coffee-shop de leur choix, qui leur délivrera un "wietpass" (carte-herbe). Chaque établissement aura droit à 2 000 membres au maximum. Parmi les clients de l'Easy Going, le wietpass n'a pas la cote. Pedro, 31 ans, ouvrier manutentionnaire, est en colère : "Je refuse de me laisser ficher de cette façon. On ne me demande rien quand je bois de l'alcool, alors que c'est une drogue bien plus dangereuse. Je me débrouillerai autrement."
Le wietpass sera d'abord introduit dans les provinces du sud, le long de la frontière belge : le Limbourg (où se situe Maastricht), leBrabant du Nord et la Zélande. Il sera étendu au reste du pays le 1er janvier 2013. L'impact sera sans doute très fort à Maastricht, une ville-frontière : ses banlieues ouest et sud sont en territoire belge et, vers l'est, l'Allemagne est à 30 kilomètres. Or les étrangers représentent près des deux tiers de la clientèle des coffee-shops, selon une étude datant de 2008.
Pour expliquer à ses administrés cette nouvelle politique, le maire de Maastricht, Onno Hoes, membre du VVD (droite libérale, au pouvoir), avance des arguments très concrets : "Les coffee-shops accueillent plus de 2 millions d'étrangers par an, surtout belges, allemands et français. Or, ces "touristes de la drogue" créent des tas de nuisances : embouteillages, stationnement illicite, excès de vitesse, tapage nocturne, jets de détritus, bagarres. Les habitants en ont assez, c'est simple."
affaire à suivre (de près)...Les opposants au wietpass mènent aussi une offensive judiciaire. Trois associations de patrons de coffee-shops et de consommateurs ont porté plainte contre le gouvernement, arguant que les nouvelles règles violent la Constitution. Une première audience a eu lieu dans un tribunal de La Haye le 20 avril. Le jugement pourrait être rendu dès vendredi 27. Il est très attendu par les clients et propriétaires des quelque 650 coffee-shops néerlandais.
Et financièrement :Depuis que nous excluons les non-frontaliers, le nombre de dealers de rue a déjà augmenté. Les associations de neuf quartiers l'ont déjà signalé à la mairie. Après le 1er mai, ce sera pire."
Sans parler des 360 salariés des coffee qui vont se retrouver au chomedu...."Les étrangers qui viennent pour le cannabis dépensent plus de 115 millions d'euros par an dans les autres commerces de la ville. S'ils disparaissent, le manque à gagner sera rude pour tout le monde."
Ca c'est de la coopération européenne....!!!Pour obliger les coffee-shops à appliquer le règlement, canaliser les étrangers refoulés et faire la chasse aux dealers de rue, le maire a obtenu des renforts de police. Il espère qu'après une période transitoire un peu difficile, les étrangers resteront chez eux : "Grâce à nous, les dealers français vont augmenter leur business !"